Raconter des histoires pour grandir ensemble fait partie des 3 chaires principales d’EnJeux –  Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance-jeunesse. Portée par un consortium de 80 enseignants-chercheurs et 12 laboratoires, cette thématique de recherche tentera d’analyser l’enjeu du récit sous toutes ses formes, à travers le cinéma, la télévision, la lecture ou les jeux vidéo. À l’heure de tout numérique, elle tentera aussi d’analyser le rapport des enfants à la lecture traditionnelle sur papier et son impact sur les capacités d’attention et la structuration de la pensée des plus jeunes. Enfin, elle interroge aussi les enfants bi-multilingues pour tenter de mieux comprendre comment ils reconstruisent leur langue et leurs différences pour forger leur identité.

Raconter des histoires à l'heure du numérique

Tablette, smartphone, laptop… L’invasion du numérique dans la vie quotidienne entraîne une mutation dans l’accès à la culture et au savoir. L’école ne fait pas exception puisqu’elle propose désormais un enseignement sur support numérique dès le plus jeune âge. Or, cette transformation des modalités de lecture impacte les compétences socio-émotionnelle des élèves.

Et c’est justement ce qu’interroge EnJeux en laissant la parole à des jeunes lecteurs qui livreront leurs témoignages et leurs récits d’expérience. Concernant le récit, il convient de l’aborder sous un angle nouveau puisque aujourd’hui, il investit le jeu vidéo, l’industrie du cinéma et la télévision. Là encore, il est nécessaire de fabriquer un modèle théorique qui permettra de travailler sur de nouvelles formes de récit pour mieux en comprendre la portée. Par ailleurs, il s’agit de familiariser les jeunes avec l’art du récit, que ce soit dans sa forme littéraire traditionnelle ou par l’intermédiaire de créations numériques. Enfin, la parole sera donnée aux adolescentes dans des créations imaginaires et narratives qui racontent quelque chose de leur rapport au monde.

L'imaginaire des enfants plurilingues

Aujourd’hui, la langue de l’école reste le français alors qu’au sein de nombreuses cellules familiales, les enfants sont habitués à écouter et à parler plusieurs langues. Dès lors, cette pluralité linguistique est souvent visée comme étant un frein à la réussite scolaire puisqu’elle n’est pas reconnue par les institutions. Voilà pourquoi, il convient d’interroger les élèves sur leur rapport aux apprentissages scolaires et à la relation qu’ils construisent entre la langue de l’école et la langue maternelle. Pour aller plus loin, il est également essentiel de s’interroger sur une pratique éducative beaucoup plus ouverte à la pluralité linguistique et qui pourrait aider les plus jeunes dans leur apprentissage pour mieux appréhender leur environnement et éviter des situations de rupture.