Le Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance et la jeunesse réuni son comité scientifique, chaque année. Il est composé de 9 membres. Sur cette page, nous vous présenterons chacun des membres du comité scientifique.

Le rôle du comité scientifique ? 
Le comité scientifique a pour mission d’examiner les programmes d’activités proposés par les titulaires des chaires et de participer à la définition des objectifs scientifiques du Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance-jeunesse et de l’Axe Enfance & Jeunesse de la MSH Ange-Guépin. 

CARL LACHARITÉ

 

Qui êtes-vous ?
“Je suis psychologue clinicien spécialisé en intervention auprès des enfants et en intervention familiale. À l’Université du Québec à Trois-Rivières, j’ai enseigné pendant plus de 30 ans la psychologie du développement de l’enfant et de la famille et j’ai supervisé des stagiaires et des internes en psychologie clinique dans ces domaines. J’ai aussi enseigné la recherche dans le domaine des études familiales. Je suis professeur émérite.
Mes travaux de recherche portent sur les situations de vulnérabilité qui affectent les enfants dans leur développement et leurs parents dans l’exercice de leur rôle. En particulier, je m’intéresse à comprendre les situations de négligence envers l’enfant : leurs répercussions développementales et intergénérationnelles, les mécanismes psychologiques et sociaux de production de ces situations et les actions publiques visant à les prévenir ou à les contrer. Je m’intéresse également à la place du père dans la famille et à la façon dont les dispositifs de services l’incluent (ou non) dans les actions qu’ils posent auprès des enfants.”

Quel est votre parcours ?
“Je suis à ma retraite de l’enseignement universitaire depuis juin 2023. Depuis près de 40 ans, je suis engagé dans l’essor d’un réseau d’organismes communautaires auprès des familles au Québec, souvent appelés les maisons des familles. Ce réseau compte actuellement environ 300 organismes répartis sur le territoire québécois. Dans cette foulée, j’ai participé activement à la création et à la gestion d’une maison des familles à Trois-Rivières. J’ai aussi participé pendant près d’une dizaine d’années à une réflexion collective qui a mené à l’élaboration d’un cadre de pratique pour ces organismes.
Je suis également impliqué à l’intérieur d’une initiative d’université des enfants et des parents dont le but est de transformer l’environnement académique universitaire de manière à inclure la perspective des enfants et des parents dans les programmes de formations et les activités de recherche qui les concernent ainsi que la vie collective universitaire.”

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
“Je suis curieux de nature. J’avais le choix entre une profession qui m’aurait amené à explorer l’infiniment grand ou l’infiniment petit. La vie m’a plutôt poussé vers l’exploration de l’infiniment humain.”

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“Je me vois dans un rôle de soutien aux initiatives du Pôle. Mon expérience repose sur une culture de recherche exotique (altérité face aux normes et repères institutionnels, face aux publics des familles et des professionnels, etc.) qui favorise manifestement, chez les acteurs et actrices du Pôle, une prise de distance anthropologique qui, à certains moments, peut être pertinente.”

Claudine VEUILLET-COMBIER

Qui êtes-vous ?
“Je suis professeure de psychologie clinique et psychopathologie, directrice adjointe de l’unité de recherche CLiPsy (Cliniques contemporaines, liens & processus subjectifs). Je suis responsable pédagogique du parcours de M2 Psychopathologie, psychologie clinique du lien social et familial, co-responsable du M2 Psychologie du traumatisme, parcours et contextes cliniques et du M1 Psychologie : psychopathologie clinique psychanalytique, à l’Université d’Angers. Par ailleurs, je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute au Service de Santé Universitaire de l’UA. 

Mes thématiques de recherche portent sur la transmission psychique inter et transgénérationnelle dans une orientation psychanalytique. Je m’intéresse aux traumatismes, hontes, violences et secrets de famille livrés en héritage, à la filiation, affiliation et aux néo-parentalités (adoption, homoparentalité, gestation pour autrui) et de manière générale au « faire famille » en contexte contemporain. J’étudie les enjeux intrapsychiques et intersubjectifs de la souffrance familiale et ses effets sur les liens parents-enfants (adolescents, jeunes). Je m’intéresse aux médiations cliniques projectives (libre-réalisation de l’arbre généalogique, photos de famille, etc.) d’un point de vue clinico-pratique et de recherche.”

Quel est votre parcours ?
“Je suis recrutée à l’UA depuis 2005, mais je ne suis pas originaire d’Angers mais plutôt de l’est de la France.  Précédemment j’ai été chargée de cours à l’université Lumière Lyon-2 où j’ai suivi l’ensemble de ma formation professionnelle et de recherche. J’ai plus de 30ans d’expériences comme psychologue clinicienne en institution, que ce soit en psychiatrie de l’adulte, en pédopsychiatrie (CMP, CATTP, HDJ) ou encore à la protection judiciaire de la jeunesse. J’ai été aussi pendant cinq ans psychologue clinicienne à l’ASE de Guadeloupe dans le cadre d’un projet de santé communautaire (auprès des personnes réfugiées d’Haïti et de St Domingue), recrutée pour les îles antillaises de St Martin et St Barthélémy. Cette expérience  outre-mer a été très enrichissante sur un plan ethno-psychologique, mais aussi sur le plan personnel et relationnel. Je suis mère de 3 enfants, et j’ai quitté les Antilles enceinte de mon deuxième enfant, pour reprendre un DEA et ensuite accoucher quelques années plus tard de ma thèse et simultanément de mon troisième enfant. J’ai donc expérimenté la parentalité autant que je l’ai étudiée.”

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
“Ce qui m’a donné envie de faire de la recherche, c’est mon expérience professionnelle de psychologue qui m’a confrontée à l’énigme que représente la souffrance psychique des patient.e.s  et à la nécessité d’augmenter le champ des connaissances, pour mieux les comprendre et les aider à trouver du sens à leur histoire de vie.  Mon intérêt pour la démarche scientifique est aussi lié à mon appétence intellectuelle réflexive, au désir de rester dans le questionnement, l’exploration, la surprise de la découverte et à l’envie de partager dans le débat scientifique la confrontation des idées et pensées avec d’autres chercheurs, pour faire émerger de nouvelles connaissances aux bénéfices des sujets et des familles, des professionnels de terrain et de la société civile.”

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“Je vois mon rôle comme une continuité dans mon engagement fidèle et motivée depuis plusieurs années dans le cadre du programme de recherche EnJeu[x]. Il s’agit dans la même énergie de m’investir au sein du pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance et la jeunesse en contribuant à la réflexion des orientations stratégiques du comité scientifique. Pour cela, je pense pouvoir partager avec les autres membres du comité, mon expertise, en matière de connaissances théoriques psychologiques et psychopathologique de l’enfant, de la jeunesse et des liens familiaux, mais aussi toute la richesse de ma longue expérience clinique comme psychologue et psychothérapeute afin d’aider à la réflexion commune.”

NATHALIE PRINCE

Qui êtes-vous ?
“Je suis professeur de littérature comparée au Mans avec deux grands domaines de recherche : la littérature fantastique (du XIXème, et en particulier de la fin du XIXème siècle, 1880-1900) et la littérature de jeunesse, avec une attention très nette portée aux personnages et à la théorie cf. La Littérature de jeunesse (Armand Colin, 2021, 3ème édition préfacée par Claude Ponti). J’ai travaillé sur Peter Pan (Figures mythiques. Peter Pan, Autrement, 2010) ou le Petit Prince (Saint-Exupéry. Du Vent dans le cœur, Calype, 2024). Mais aussi des articles sur Harry Potter, les personnages mythiques ou encore le monstre poilu de Pef !

Quel est votre parcours ?
“J’ai eu un parcours vraiment académique : classes prépas lettres, puis troisième année de Lettres à la Sorbonne, puis maîtrise, DEA, enfin doctorat de littérature comparée, et en même temps réussite aux concours du professorat (CAPES et Agrégation). J’avais pour but d’enseigner à l’université et de faire de la recherche.

“Par contre, vraiment rien ne me prédestinait à cette manière de conversion thématique qui m’a conduite vers la littérature pour l’enfance et la jeunesse ! J’étais spécialiste de la littérature décadente (cf. Petit Musée des horreurs. Nouvelles cruelles, fantastiques et macabres, Laffont, collection « Bouquins », 2013). Rien de commun avec les albums pour enfants ! C’est mon recrutement à l’université du Mans qui m’a complètement détourné de mes premières recherches. J’y ai créé les deux années d’un master dédié à la littérature de jeunesse et proposé entièrement à distance. Une belle aventure, que je vous raconterai une autre fois !”

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
“J’ai toujours été attirée par la recherche sans le savoir… Commenter un texte, le disséquer, comprendre ce que l’écrivain écrit, j’ai toujours trouvé ça passionnant, mais plus encore dénicher l’œuvre rare, le manuscrit perdu, la lettre inédite qui va redonner du sens à telle ou telle œuvre, voilà ce qui me fait vibrer… Mon gros fantasme est de mettre la main (sait-on jamais ?) sur la première mouture du chapitre sur la Fausta que Stendhal a perdu en écrivant La Chartreuse de Parme et qu’il a préféré récrire plutôt que chercher des heures dans son fouillis. Voilà ce qui m’anime. Mon anthologie Petit Musée des horreurs est née de cette manière : j’ai exhumé pas mal de textes de la fin du XIXème siècle et je voulais partager les partager avec le grand public. C’est obsessionnel chez moi. Quand j’ai une idée en tête, je ne la lâche pas. Par exemple, Saint-Exupéry. Du Vent dans le cœur (Calype, collection Destins, 2024) est parti d’une hypothèse de recherche ou d’une intuition : et si Le Petit Prince était l’autobiographie de Saint-Exupéry ?

Une fois l’hypothèse en place, il faut chercher sans relâche si ça marche… et parfois ça marche !”

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“Faire partie du comité scientifique EnJeu(x), c’est savoir lire les nouvelles tendances, identifier ce qui est « dans l’air du temps », être à l’écoute des nouvelles voix, celles des doctorants et des doctorantes (N.B. Je dirige le Pôle Doctoral de Le Mans Université) et pouvoir accompagner au mieux des projets prometteurs avec l’équipe du conseil scientifique.”

Mathilde LÉVÊQUE

Qui êtes-vous ?
Je suis professeure de littérature à l’Université Sorbonne Paris Nord, membre de l’équipe de recherche Pléiade (ER 7338). Mes recherches portent sur la littérature pour la jeunesse, en particulier sur la traduction, l’histoire de l’édition pour la jeunesse et les échanges entre la France et l’Allemagne.”

Quel est votre parcours ?
“C’est en Allemagne, à l’Université de Hambourg (où j’ai passé une année après l’obtention de l’agrégation de lettres modernes), que j’ai découvert qu’on pouvait travailler sur la littérature de jeunesse à un niveau universitaire. Une fois rentrée en France, je n’ai plus hésité sur le choix d’un domaine de recherche ! J’ai soutenu en 2007 une thèse sur la littérature pour la jeunesse entre les deux guerres, en France et en Allemagne, sous la direction d’Isabelle Nières-Chevrel à l’Université de Rennes 2 et j’ai été élue maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord (alors Paris 13) en 2008. J’y ai notamment mis en place le fonds « Livres au trésor », depuis 2014, suite au don de ce fonds par la Ville de Bobigny ; ce centre de ressources compte aujourd’hui plus de 58 000 livres. Depuis 2022, je suis professeure des universités dans ce même établissement. J’ai présidé pendant 14 ans l’Afreloce, association française de recherches sur les livres et les objets culturels de l’enfance ; je continue d’en organiser le séminaire, en partenariat avec l’ENS (Paris), avec Déborah Lévy-Bertherat, et d’administrer le Magasin des enfants, carnet de recherche sur la plateforme Hypotheses.”

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
Sans doute un goût croisé pour les bibliothèques et les romans policiers… savoir ce qu’il se passe derrière les pages d’un livre, quel a été le parcours d’un auteur ou d’une autrice, pénétrer dans les coulisses oubliées d’une maison d’édition, c’est travailler un peu à la manière d’une enquête de détective… Mais aussi le goût pour l’enseignement : je n’envisage pas la recherche sans la formation et le partage des connaissances, à tous les niveaux.

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“C’est l’occasion de concrétiser l’interdisciplinarité qui est souvent mise en avant dans les textes et les injonctions diverses mais finalement peu mise en pratique. J’espère pouvoir mettre mes compétences et mon expertise au service du comité scientifique.”

YVES DENÉCHÈRE

Qui êtes-vous ?
Je suis professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers. J’assume les fonctions de directeur du laboratoire de recherche en histoire TEMOS et du Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance et la jeunesse. Je suis également titulaire de la chaire ‘Parole et pouvoir d’agir des enfants et des jeunes’. Mes recherches actuelles portent d’une part sur les migrations d’enfants en contexte de fins de guerre et de fin d’empire, notamment les enfants métis d’Indochine déplacés en France ; d’autre part, l’histoire de l’adoption internationale constitue mon autre thématique de recherche privilégiée, avec une importante actualité autour des pratiques illicites.”

Quel est votre parcours ?
“Étudiant à l’Université d’Angers, puis de Tours et Nantes, j’ai été formé à l’histoire des relations internationales et ma thèse de doctorat sur les relations franco-espagnoles s’est inscrite dans ce champ. Après avoir enseigné en lycée comme professeur agrégé, je suis en quelque sorte revenu à l’Université d’Angers où je suis en poste depuis la fin du siècle dernier. Je me suis intéressé à la place et au rôle des acteurs des relations internationales, notamment les femmes qui avaient été beaucoup moins étudiées que les hommes, d’où mes travaux sur les femmes diplomates et les femmes politiques dans la construction européenne.”

“Puis j’ai eu le même questionnement sur les enfants dans les relations transnationales, d’où mes travaux sur les parrainages d’enfants, l’adoption internationales et les migrations. Ce faisant, mes travaux croisent les champs de l’enfance, du genre et de l’humanitaire.” 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
Je crois beaucoup au rôle social des historien·nes et j’ai choisi de faire de la recherche sur des thématiques portées par des demandes sociales. Les personnes adoptées à l’international cherchent des réponses sur leurs origines, souhaitent replacer leurs histoires individuelles dans un cadre historique plus large. Les personnes qui ont été, enfants, déplacées dans des contextes postcoloniaux veulent comprendre les tenants et les aboutissants d’un phénomène qui a bouleversé leurs vies. Modestement il est possible de leur apporter des éléments de réponses.”

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“En tant que directeur du Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance et la jeunesse, je considère le conseil scientifique comme un rouage essentiel de l’écosystème EnJeux. En effet, il doit orienter et valider les directions prises par le consortium et être source d’inspiration.”

Qui êtes-vous ?
“Je suis professeur de médecine physique et réadaptation pédiatrique, qui est la discipline médicale du pronostic fonctionnel de l’enfant. Je suis chef de service du service de médecine physique du CHU d’Angers et exerce mon activité clinique dans le département de MPR pédiatrique des Capucins (Angers). Mon expertise clinique, d’enseignement et de recherche se situe autour de la motricité de l’enfant, de la plasticité cérébrale, de la rééducation motrice et de la prise en charge de l’enfant après lésion cérébrale précoce et paralysie cérébrale. Je développe des outils technologiques pour favoriser le mouvement (rééducation motrice via stimulation induite implicite).”

Quel est votre parcours ?
J’ai été formé sur le plan médical à la faculté de santé d’Angers. Depuis toujours, j’ai voulu être médecin généraliste. J’ai ensuite envisagé dans mes années de faculté d’être médecin du sport pour le sport de haut niveau, mais une rencontre, dans un service de rééducation neurologique, avec deux adolescents en situation de handicap neurologique, et la découverte de la recherche et de l’enseignement en réadaptation, ont agi comme une évidence, je serai médecin universitaire de MPR pédiatrique.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
“La curiosité de comprendre comment un cerveau d’un enfant se développe, s’adapte à une lésion cérébrale précoce, l’impression de pouvoir faire avancer la roue de la connaissance au service de la prise en soin des enfants.

Comment voyez-vous votre rôle au sein du comité scientifique ?
“Être un aiguillon comme les autres membres du comité pour que tous les enfants soient représentés dans nos actions, apporter une vision inclusive de nos actions.”