Au-delà des droits assurant leur protection, les enfants disposent de droits d’émancipation reconnue par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) de 1989 : droit d’expression, le droit d’opinion et le droit d’association. Cette attention comporte des effets paradoxaux : la libération de la parole par les sciences du psychisme et la pédagogie, mais aussi intrusion dans l’intimité des enfants et adolescents. Cette valorisation de la parole juvénile, notamment dans les systèmes d’éducation, ouvre la voie à une réflexion sur la construction des subjectivités, la fabrication des identités, et plus généralement sur la prise en considération de la jeunesse comme groupe social dans les sociétés. Les sciences humaines et sociales intègrent de plus en plus le point de vue des enfants et jeunes concernés. Ceux-ci sont en effet capables de s’exprimer, par des actes et écrits de protestation ou de revendication sur les politiques qui les concernent. Les chercheur.e.s investi.e.s dans cette thématique, en lien avec la chaire
« Parole et pouvoir d’agir des enfants et des jeunes », affirment un parti pris scientifique et méthodologique fort considérant l’enfant comme acteur de son bien-être et comme participant à l’élaboration des politiques publiques et accompagnements le concernant. La dimension citoyenne de la parole de l’enfant est de plus en plus sollicitée par exemple dans les conseils municipaux d’enfants, ou des organes équivalents. Il s’agit de s’interroger sur leur impact ou leur tout simplement leur influence sur les politiques de l’enfance.

Quelques exemples de recherches en cours

la cause de l’enfant dans l’espace transnational ; la réception de la parole des enfants et des jeunes dans et par les institutions ; les mobilités de loisirs des enfants et des jeunes ; la suggestibilité interrogative des enfants ; D.U. Droits des enfants et pratiques professionnelles ; thématique de la jeunesse dans son rapport aux droits et aux normes (Mauvaises Filles).