Popularisé sous le terme des « 1000 premiers jours », par la parution en 2020 du rapport de Boris Cyrulnik, on sait aujourd’hui que les trois premières années de la vie sont déterminantes non seulement pour le développement de l’enfant mais aussi pour la santé globale de l’adulte qu’il deviendra. Ainsi, le concept lancé par l’Unicef des « 1000 premiers jours » – qui va de la conception aux deux premières années de l’enfant a mis en lumière l’importante plasticité cérébrale (organisation et réorganisation du cerveau) qui se joue alors.

Bien que le jeune cerveau soit dit « plastique » à cette période, il est aussi vulnérable. Une lésion précoce peut entraîner paradoxalement une déficience clinique (un handicap) plus sévère que si elle était survenue tardivement en altérant les fondations nécessaires à certains apprentissages. Enfin, le cerveau du jeune enfant n’est pas « extensible » : même si une fonction cérébrale (le langage par exemple) « se déplace » vers un autre réseau cérébral que celui prévu initialement prévu pour l’accueillir, son efficience sera moindre et cette relocalisation se fera aux dépens du développement de la fonction pour laquelle ce réseau était prévue. C’est le phénomène dit d’éviction (crowding effect en anglais).

Aussi, la pratique clinique ne montre pas que les enfants récupèrent mieux après lésion cérébrale précoce : ils récupèrent différemment. L’équilibre entre ces mécanismes de plasticité, de vulnérabilité et d’éviction pour un enfant donné est fonction de la localisation de l’atteinte cérébrale, de son extension, du moment auquel elle survient et de l’environnement spécifique à l’enfant.

Ces éléments doivent être étudiés, connus sur un plan neuroscientifique pour ensuite développer des innovations thérapeutiques qui favorisent la plasticité cérébrale de l’enfant afin de permettre à l’enfant d’être le plus efficient possible dans son fonctionnement. C’est l’enjeu de ce thème développé dans cet axe.

Quelques exemples de recherches en cours

maladies de l’enfant, vulnérabilité et handicap ; santé des enfants et des jeunes et environnement numérique : solution ou problème ? ; processus de construction médicale de l’enfance et de l’adolescence en tant que catégories distinctes de patients aux besoins spécifiques ; thèse « Cognition sociale et fonctions exécutives : approche développementale « vie entière » dans la neurofibromatose de type 1 » ; thèse «  Troubles des fonctions exécutives et symptomatologie anxio-dépressive chez les enfants et adolescents atteints de pathologies mitochondriales » ; DU Neuropsychologie de l’enfant et Troubles des apprentissages ; projet pluridisciplinaire BBSain (BéBé et Santé Alimentaire, Innovations et impact des Ingrédients Naturels) ; regard multidisciplinaire et transdisciplinaire sur l’AVC de l’enfant